Breguet 693 Fonderie Miniature 1/48ième

Je passe maintenant au camouflage de l'extrados.
Je commence par le gris bleu foncé, mélange de teintes Gunze pour se rapprocher de la nuance de l'Aéromaster (40% H53 + 40% H56 + 10% H54 + 10% H11).
Afin de ne pas encrasser le rivetage, cette teinte est très diluée et je vais essayer de donner vie à la surface en limitant le nombre de couches de peinture. Tout d’abord, je fais un « pré ombrage » avec la teinte de base. Ensuite, je remplis par fines couches sans arriver à saturation de la teinte. Enfin, je remplis l’intérieur des panneaux avec la teinte de base éclaircie.





Je répète les mêmes opérations avec le vert et le marron.







Arrive à présent le moment des bonnes et mauvaises surprises.

La bonne nouvelle tout d’abord. J’ai passé les surfaces au papier grain 2000 et l’effet espéré est apparu, à savoir l’apparition des rivets en couleur aluminium.





Pour la mauvaise nouvelle, c'est qu'en ôtant les masques, une partie d'une cocarde est venue avec l'un d'eux.



Il ne me reste plus qu'à poncer une partie de la cocarde, à remettre les lignes de rivets disparues puis à repeindre.


Joël.

Salut Joel,

toujours cette qualité de travail qui te tient leiu de signature.
Le résultat du rivetage est stupéfiant.

Les lignes de rivet soulignant les nervures n'auraient pas lieu d'être sur les panneaux centraux, mais seulement sur
le caisson avant de bord d'attaque et caisson arrière du bord de fuite.
En effet, les nervures du caisson d'aile sont séparées du revêtement par interposition de tôle à ondulations trapézoïdales,
ainsi n'apparaissent que les lignes de rivet longitudinaux correspondant aux sommets des trapèzes

De la tôle à ondulations trapézoïdales?
Un éclaircissement, par le biais d'un petit croquis "qui va bien" par exemple, ne serait pas de refus!

Merci d'avance, Waroff.

Bonjour Joel,

Désolé pour la cocarde.
Ce sont, si je me souviens bien, dans cette zone des bandes de rivets HGW que tu as posées.
Effectivement ces bandes n'adhèrent pas beaucoup au support et on peut même les poser à l'envers.
Encore tu les as posé sur le primer ça améliore l'adhérence.
J'ai fait l'expérience direct sur le plastique lisse les bandes partent parfois simplement au Micromesh.
Du coup fait très attention en masquant autour de la cocarde, tu risques le même problème.
Et comme disait Pénélope faire et défaire c'est toujours travailler !!!

Parabellum a écrit:

De la tôle à ondulations trapézoïdales?
Un éclaircissement, par le biais d'un petit croquis "qui va bien" par exemple, ne serait pas de refus!

Un dessin et photo qui explique bien la constitution du caisson principal de voilure.
Des nervures réduites à leur plus simple expression, des "ponts" d'extrados et d'intrados
sur lesquels sont rivés des tôles onculées assurant le raidissement, et sur les sommets
des ondulations extérieures sont rivés les tôles lisses du revêtement de surface.
L'assemblage des demi coques ainsi obtenues se fait par des entretoises fixées aux nervures
supérieures par rivetage et vissage de l'intrados en bout de ces entretoises.



On voit bien sur cet extrait que le rivetage de la nervure ne peut pas se faire à la fois sur les sommets et les fonds des ondulations.
Les lignes de rivets au pas serré prennent la jonction de deux tôles ondulées en plus de la tôle de revêtement.



Une cocarde et quelques rivets, ce sont des écueils facilement surmontables pour Joël, faut bien que ce montage soit quelque
peu agrémenté, il risquait l'ennui......

Si je comprends bien c'est comme sur le Br 765 des Ailes Anciennes à Toulouse dont voici l'aile démontée mais qui semble bien compléter l'explication de Waroff

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Bon ben Joel c'est une remarque qui vient un peu tard

Il semble bien que Breguet ait fait profiter le 765 de cette conception lui évitant la traditionnelle structure
faite de nervures et de lisses ou raidisseurs.
J'oubliais de dire que sur les Br 69X, la hauteur des ondulations étaient constante sur la majeure partie de l'aile mais à l'extrémité cette hauteur devenait décroissante.

Maître Waroff, tu as tout à fait raison. Cependant, je vais les laisser sur la maquette. En revanche je cours le modifier sur les plans.

Voici les étapes de la restauration de la cocarde.
Nous en étions ici :



Afin d’éviter de voir la sur épaisseur de peinture, si je peignais directement. Je commence par enlever le reste de peinture sur une zone délimitée par des limites de tôles.



Je trace l’emplacement des lignes de rivets. Y compris celui des nervures car j’ai décidé de laisser cette « erreur ».



Les rivets HGW sont à nouveau mis en place.



Vien ensuite la phase de masquage, peinture et démasquage. L’utilisation d’Oramask n’a posé aucun problème et il n’y a pas eu d’arrachage supplémentaire. Les rivets HGW, s’ils tiennent très mal directement posés sur le plastique, adhèrent par contre parfaitement sur le Surfacer à condition que ce dernier ait bien été dégraissé. Pour cette dernière opération il faut évidemment éviter tout agent agressif, y compris l’alcool à 90°. Je passe un papier absorbant humide sur du savon puis je nettoie la surface. Je « rince » avec un autre papier absorbant humide puis je sèche. Le premier arrachage de la cocarde provient soit d’un mauvais dégraissage initial, soit d’un rinçage insuffisant.



Après passage de papier verre grain 2000, les teintes sont vieillies et harmonisées avec le reste. Notamment, le blanc a reçu un premier filtre d’alcool à 90° à peine teinté de gris bleu clair puis un second filtre « Brown for desert yellow ».





Joël.

Je poursuis donc en apportant quelques éclaircies à ces trois couleurs en vaporisant les teintes de base éclaircies et très diluées. J’évite tant que faire se peut le blanc pour cette opération car il donne un aspect plâtreux. Pour le gris bleu foncé, je l’éclaircis avec du gris clair H307 ; le vert avec du beige H79 et le marron avec du « Dark Hearth » H72.







Arrive maintenant un travail chronophage, marquer les ombres  au niveau des lignes de structure et de chevauchement des tôles. La méthode consiste à masquer un côté de la ligne de structure avec un Post-it et de vaporiser du « Smoke » très dilué sur l’autre côté. Un jus « Dark Wash » de Mig est infiltré dans les lignes en creux.









Prochaine étape, la micro peinture.

Joël.

Avant de continuer le travail de peinture, je colle les décalcomanies. Ce qui m’amène à parler de la décoration choisie. Il s’agit du Breguet 693 n° 5 de la 3ième escadrille (SAL 1) du Groupe de Bombardement d’Assaut GBA II/54. Il porte l’insigne de l’escargot volant et le surnom de « Dadou ».
Cet avion fut abattu à Hattencourt dans la Somme le 5 juin 1940 avec à son bord le Sous-Lieutenant Brunet (pilote) et le Sergent-Chef Matuchet (mitrailleur), l’avion s’écrasa en flammes, les deux membres d’équipage décédèrent.
Funeste journée que ce 5 juin 1940, début de la bataille de France. Les Groupes d’assaut sont envoyés se faire massacrer pour essayer d’endiguer le flot des Panzers qui déferlent sur la Somme. Ce jour-là, ils vont effectuer quatre missions représentant 39 sorties. 5 avions ne rentreront pas, quatre reviendront endommagés dont trois irrécupérables, tous les autres auront des trous partout. Le bilan humain est très lourd, 6 morts, 6 blessés dont trois grièvement. Les avions abattus sont le n° 86 et n° 78 du GBA I/51, n° 40 du GBA II/51, n° 5 et n° 32 du GBA II/54. Ont perdu la vie le Capitaine Chocheprat et le Sous-Lieutenant Pascaly (n° 86), le Sergent-chef Lefroid et le Sergent Catalano (n° 78), le Sous-Lieutenant Brunet et le Sergent-chef Matuchet (n° 5). Les blessés sont : Le Sous-Lieutenant de Saint-Marceaux et le Sergent Beda (n° 40), le Capitaine Jeunet et le Sergent-chef Ducos (n° 32), le Lieutenant Béarn et le Sergent Renault (n° 1012).
Ce montage est un Hommage à leur sacrifice ainsi qu’à celui de tous les équipages des Groupes de Bombardement d’Assaut.
Ces renseignements sont tirés du livre « Le sacrifice » d’Olivier Ledermann et Jean-François Merolle page 97, « Icare » n° 87 page 54, « Les ailes françaises 1939 à 1945 » n° 4 page 25.

La micro peinture consiste donc à représenter les éraillures avec un pinceau fin et de la peinture aluminium Humbrol Metal Cote.











Vient ensuite un travail de salissures à l’aérographe avec des encres Pébéo. Il s’agit d’un mélange d’encre blanche et d’encre Sienne naturelle tout d’abord très clair puis foncé progressivement et dilué à l’alcool à 90°. Le but est de représenter les accumulations de poussière et de terre. L’avantage d’utiliser des encres est que l’on peut effacer ce que l’on vient de faire à l’aide d’un papier absorbant humide, si le résultat ne convient pas.













Les photos ne rendent pas l’effet visuel car les peintures sont satinées. Il restera à passer une couche de vernis mat sur tout ceci puis à coller en place tous les éléments peints séparément.

Joël.

J'ai rajouté les traces de divers fluides autour des moteurs et des bouchons de remplissage. La phase délicate fut d’enlever les masques sur les vitrages. Ces derniers ont été collés il y a près de deux ans et la peur d’avoir des résidus de colle sur les vitres était bien réelle. Mais tout s’est bien passé, le plus délicat fut d’enlever les poussières qui s’étaient collées au fil du temps à l’intérieur des vitres. Il ne restait plus qu’à coller en place les différents éléments préparés à part pour terminer le travail. Place maintenant aux photos :









































Le travail n’est pas terminé, car il me reste des figurines à mettre en peinture :





Je ne sais pas encore à quoi ressemblera exactement la mise en situation, mais j’ai également ceci qui peut venir prendre place autour de l’avion :




Joël.

Superbe!!! Vivement que je le voie en vrai.
Avec les personnages et le camion ce sera
Joyeuses Fêtes

Le camion une fois monté fait très volumineux par rapport à l’ensemble et de toute façon ne m’inspire pas beaucoup. Voici ce qu’il donne :



La Simca 5 / Fiat Topolino, par contre est de beaucoup plus petite taille :





Cette dernière m’a inspiré bien plus et voici ce que j’en ai tiré après un peu de chirurgie :








Joyeux Noël à tous.

Joël.

Salut Joël

Ton Breguet est absolument magnifique. Vivement que ton diorama soit terminé.

Il y a pas à dire tu as des talents de chirurgien !!!

Merci à tous !

Un peu de beau temps m'a permis de prendre quelques photos de la Simca 5 peinte. Les voici donc:















Le dio, bien loin d’être fini, continue par la réalisation des plaques anti-ensablement. Celles-ci, en photo découpe, sont soudées pour plus de solidité. Reste la peinture à venir.





That's all folks !


Joël.

Salut Joël, je viens de m'inscrire à ce forum que j'ai découvert grâce aux infos dévoilées par Maître Waroff sur fighters...
Permets moi de te féliciter sur l'énormissime qualité de ton travail ! Je ne pensais pas qu'on pouvait atteindre une qualité de détails si impressionnante sur du 1/48... 7
Vivement la suite !!

Merci beaucoup et bienvenue à La Patrouille Simple.

Joël.

Les figurines sont terminées, en voici les photos.
Tout d’abord, les deux mécaniciens. Ce sont des figurines Verlinden de mécaniciens allemands modifiées pour en faire des français.









Les mêmes en situation :







Pour finir, les pilotes. Celui de gauche est une figurine Specialeast, celui de droite une figurine Tarmac de chez Gazo line, modifié pour en changer la pose.









Joël.

Tichot a écrit:

Les figurines sont terminées, en voici les photos.
Tout d’abord, les deux mécaniciens. Ce sont des figurines Verlinden de mécaniciens allemands modifiées pour en faire des français.

Joël.

C'est pour ça que je trouve qu'ils ont un drôle d'accent pas vraiment du Sud-Ouest !!!

Joli, je vois que toi aussi tu renationalise de l'étranger,.
Il faudra suggérer à Norbert d'en produire, au moins des têtes avec casques et casquettes français.
Si tu as ça dans ta garde robe amène les à Bron il les scannera et pourra en sortir des impressions 3D.

Tout simplement hallucinant, un travail de finesse extraordinaire

Merci beaucoup.

Une petite série finale de photos pour montrer l’ensemble terminé avec l’avion, la voiture, les figurines et le socle.

Une petite série finale de photos pour montrer l’ensemble terminé avec l’avion, la voiture, les figurines et le socle.





























Joël.

De magnifiques fougères dans le décor! Est-ce que l'escargot aime ça?

Jolie réalisation et sympathique mise en scène d'un bel avion "bien de chez nous".

Bonsoir à tous,


Cela fait un long moment que je ne suis pas venu sur le forum et je n'avais pas vu la suite de tes travaux. Quelle magnifique réalisation, j'en suis bouche béante...

Bravo pour cette œuvre

Eric

rarement vu une telle qualité. ça n'est pas une maquette, c'est un avion. mille fois bravo.