Non, je ne laisse pas tomber le Breguet 693.
Seulement voilà un an et demi que je suis sur la même maquette, qui est loin d’être finie, et je commence à me languir de peindre et finir une maquette.
Aussi je fais une pause en m’attaquant à un montage facile : du Tamiya !
Si j’ai choisi le Messerschmitt Me 262 A-1a, c’est parce que c’est un avion aux lignes qui me plaisent, que j’ai la boite en stock depuis des années et que je suis tombé dernièrement, dans une publication Kagero, sur une décoration qui m’a tapée dans l’œil.
Il s’agit du « 2 jaune », qui provient du 3./KG(J) 54 où il était codé B3 + BL, appartenant au Gefechtsverband Hogeback (unité de combat temporaire Hogenback) opérant depuis le terrain de Prague-Ruzyne dans les derniers jours de la seconde guerre mondiale.
Voici cette décoration dont les profils proviennent du site :
www.themodellingnews.com/Kagero-with-five-of-best-and-reprint-in.html Cette décoration m’a fait me poser bien des questions, dont je n’ai pas toutes les réponses. De plus, j’ai eu beau chercher, je n’ai pas trouvé de photo de cette machine sur la toile. La seule photo que je connaisse est dans le walk around de Squadron/Signal. Photo sur laquelle on voit surtout le réacteur gauche et une partie du fuselage. Ce que l’on devine du camouflage correspond parfaitement au graphisme du profil de Kagero. De plus, cet éditeur situe les insignes d’unité (Totenkopf) à des emplacements légèrement différents entre le côté droit et le gauche. Je suppose qu’ils ont une photo de chacun des deux côtés pour affirmer une telle chose.
La première question que je me suis posée (merci Blochmorane) est de savoir si les capots recouvrant les canons à l’avant du fuselage possédaient ou non les bossages en goutte d’eau. La maquette en est pourvue (comme toutes les maquettes) mais en examinant les photos, on se rend compte que bien des avions en étaient dépourvus. En l’absence de photos la réponse se trouve ailleurs. J’ai trouvé une amorce de solution dans le Squadron qui dit page 38 : « the small blister in the center of armament bay door is typical of late production Me 262s. ». À savoir que ces petits bossages sont typiques des Me 262 de fin de production. Hors notre machine provient du lot de production numéroté en 110XXX. Après des recherches sur la toile il s’avère que ce lot de production est postérieur aux lots en 170XXX et 130XXX et s’échelonne entre novembre 44 et mars 45. On peut donc considérer qu’il s’agit d’une production tardive. De plus dans la revue Kagero il y a les profils de trois 262 différents. Deux sont dépourvus de ces bossages, la machine qui nous intéresse est représentée avec. Il est peu probable qu’il s’agisse de l’effet du hasard d’autant qu’en général, ils se basent sur une documentation sérieuse. J’ai donc choisi de les garder.
La deuxième question concerne l’interprétation des teintes du camouflage, vaste débat me direz-vous !
La base de départ est assez « standard » pour un Me 262 fin de guerre. A savoir parties inférieures en RLM 76, les parties supérieures en RLM 81 et RLM 82. Hors il se trouve que ces teintes subissent des variations selon les différents fabricants de peinture. Voilà ce qu’en dit Jean-Claude Mermet concernant les productions de fin de guerre : « La difficulté première des fabricants de peinture a été de s’approvisionner en bons produits chimiques ; certains furent obligés de trouver des substituts avec les conséquences que l’on devine ».
Pour le RLM 76, j’ai noté trois variations différentes. La première est un bleu très clair que l’on peut identifier sur certaines photos couleurs, la seconde variation tire un peu plus sur le gris clair (H 417 de Gunze). La troisième variante est donnée comme étant un RLM 76 de mauvaise qualité virant au jaune avec le temps et se rapprochant du Sky anglais. Cette variante est parfois dénommée à tort RLM 84. Il se peut aussi que cette dernière variation ne soit pas due au temps mais aux produits utilisés.
En ce qui concerne le RLM 81, il varie du brun violet au marron en passant par le vert olive (H 421 Gunze).
Pour terminer, le RLM 82 est tantôt donné comme étant un vert clair (H 422 Gunze), tantôt comme un vert foncé (H 423 Gunze) improprement appelé parfois RLM 83. Cette dernière teinte étant en fait un bleu foncé d’après les dernières découvertes sur la question.
Pour simplifier le problème, le RLM 77 (gris très clair) était également utilisé dans le camouflage des parties supérieures.
En ce qui concerne notre avion j’ai donc décidé de façon totalement arbitraire de partir d’un camouflage de base RLM 76 (bleu clair) RLM 81 (tirant vers le marron) et RLM 82 (vert clair). La pointe avant du fuselage venant d’un site de production différent recevra les mêmes RLM 81 et 82 selon un schéma différent et un RLM 76 avec une dominante plus grise. Le camouflage rajouté en unité comporte des zébrures claires assez larges puis des zébrures plus foncées et plus étroites.
Pour les zébrures claires il peut s’agir soit de RLM 76 soit de RLM 77. J’ai choisi de les faire en RLM 76 mais tirant sur le jaune cette fois-ci. Les zébrures foncées seront en RLM 82 (vert foncé).
L’intrados des Me 262 est donné en RLM 76 dans sa totalité sur la plupart des profils. S’il est assez difficile sur les photos noir et blanc de définir la teinte de l’intrados des ailes avec certitude, j’ai cependant trouvé des photos où l’on peut voir sans aucun doute un intrados métal naturel. Notre avion ayant été fabriqué au mieux en fin 44, j’ai décidé de lui appliquer les directives « d’économies de peinture » datant de juin 1944 appliquées chef Focke-Wulf mais aussi chez Messerschmitt à cette époque. L’intrados de l’aile sera donc métal naturel, les parties mobiles, bec de bord d’attaque, volets et ailerons seront peints en RLM 76.
Voici donc mon projet, et l’interprétation que j’en fais.
S’il y a des incohérences dans mon interprétation, les spécialistes de la question sont ici les bienvenus et leurs suggestions seront prises en compte tant que la phase de peinture n’est pas débutée. Idem si certains d’entre vous possèdent des photos de cette « bête ».
J’ai commencé par tester les différentes variantes de RLM 76 dont je disposais. Je les ai placées sur une photo qui n’est pas le nuancier officiel mais qui représente l’idée que je me fais de ces teintes et le rendu que j’aimerais approcher. De plus cette photo a l’avantage de montrer nettement les trois variations du RLM 76. La nuance bleu clair sur le capot inférieur avec des retouches de la variante grise. L’intrados de l’aile porte quant à lui la variante jaunâtre.
Pour la nuance bleue, je vais partir sur le mélange en troisième position en partant de la gauche. A savoir, les peintures Gunze H11 + H45 + H417. Les proportions varieront en fonction de l’effet de patine recherché mais l’ensemble restera très clair.
Pour la nuance grise, Je garde le RLM 76 Gunze soit le H417.
En ce qui concerne la nuance jaunâtre, j’hésite encore entre le mélange H314 + H34 et le Sky H74. Si je choisis ce dernier, il sera éclairci avec du blanc.
Christian, pour te répondre, ce sera bien du from the boxes ou presque. Il y a un pluriel, car outre la maquette Tamiya, je rajoute également un cockpit Aires et un réacteur gauche CMK. Et je dis presque car en plus de l’intégration des inserts en résine, je rivette la bête.
Il y a un bon moment déjà, j’avais monté et peint un Kettenkarftrad et une Kubelwagen tous deux de chez Tamiya également. Je les ai sorti de l’oubli pour les patiner, j’en ai profité pour scratcher une capote à la Kubel (chassez le naturel…). L’un ou l’autre accompagneront notre hirondelle.
Je commence par les accessoires en résine Aires et CMK.
Après avoir enlevé les carottes de moulage, le seul travail consiste en une peinture soignée.
Tout d’abord, la baignoire du poste de pilotage :
Viennent les trains, trappes et roues.
Les trains ont reçu des durits de freins. Les roues sont celles du kit dont la bande de roulement a été regravée puis ils ont été aplatis. Quant aux trappes ce sont les Aires en résine.
Le réacteur et son support sous l’aile gauche sont également mis en peinture.
Petite variation par rapport à ce qui est prévu, le bord d’attaque en résine au-dessus du réacteur n’est pas collé en place. Il est remplacé par une tôle en aluminium.
Joël.