qu'aimez vous dans le maquettisme

pour répondre a Xan, je me suis permis d'ouvrir un nouveau topic

Citation :

Bonjour les amis,
Jean ne m'en voudrais pas de prolonger cette discussion de salon qui nous éloigne de son La-7, et qui pourrais d'ailleurs faire l'objet d'un topic "qu'aimez vous dans le maquettisme" (chose inimaginable sur d'autres forums car il virerai aussi tôt au pugilat.
Donc je disais assez mal vivre la réputation de taliban du mm, tout simplement car elle n'est pas vrai.
Je ne suis pas vraiment sensible au problème de manque ou se surplus de mm. Je ne pense jamais à comparer ma maquette à un plan (qui d'ailleurs peut être tout aussi faux que la maquette).
Tichot et waroff eux sont plus rigoureux là dessus, démarche pour laquelle j'ai le plus grand respect. D'aillleurs si je monte avec eux (comme pour le D.520 je suis tout les conseils pour améliorer la maquette.
Non, se qui me passionne , c'est:
1) redonner vie à un passé mort. le pilote et son histoire à une importance fondamentale pour moi, et la maquette n'est qu'un (long) pretexte pour en parler
2) croiser les sources:
demander à ceux que j'estime plus savant que moi.
consulter les photos ( les profils ne sont que des interpretations) mais pas seulement, les croiser avec des récits, des témoignages, des directives officiel. De tout cela forger une hypothèse et la présenter (comme telle, jamais comme une vérité absolue. En fait avoir une démarche honnête, même si on est pas sur d'une chose divers element nous poussen tà penser que...
3) je prend plaisir aussi à reprendre uh détail de la maquette et l'améliorer (en se basant sur un croquis de notice ou un phoscope)
c'est toujours bon pour mon ego de me dire que j'ai amélioré ce que le fabriquant a fait
4) enfin ce que m'a enseigné ma (petite ) formation d'historien, ne jamais oublier la critique des sources...
voilà ce qui me plait dans le maquettisme
Et vous?

Xan

En premier lieu j'aimerais dire que c'est tout de même bien agréable de pouvoir disserter sans qu'il y ait de l’électricité dans l'air.
bien amicalement a tous.

pour en revenir au sujet, Je pense Xan que nous sommes très proche. pour moi le maquettiste est avant tout prétexte a une recherche historique.
Le pilote et son environnement sont souvent plus important pour moi que la machine.
d'un autre coté j'aime bien aussi travaillé sur des appareils moins connue ou moins reconnue.
en fait je pourrais reprendre a mon compte les 4 points de Xan mais avec une petite différence, je suis un boulimique et donc je passe bien moins de temps sur une maquette.
il y a une chose dont je suis hélas certain, c'est qu'au final c'est le temps qui me manquera le plus...

fafl a écrit:

En premier lieu j'aimerais dire que c'est tout de même bien agréable de pouvoir disserter sans qu'il y ait de l’électricité dans l'air.
bien amicalement a tous.

Tout à fait, c'est parce que je sais que nous sommes entre gens de bonne compagnie que je me suis permis de developper ce sujet ici...

fafl a écrit:

il y a une chose dont je suis hélas certain, c'est qu'au final c'est le temps qui me manquera le plus...

Oui ça on en est tous là, c'est même la préocupation essentielle de l'homme

Xan

Sans tomber dans la psychologie à deux balles, l'intérêt pour les maquettes est venu pour moi dans la petite enfance, et le choc émotionnel qui y est lié s'est développé jusqu'aux résultats que je vous présente aujourd'hui. Nous étions encore en Algérie lorsqu'une de mes tantes rapporta de son voyage en "métropole" deux sachets Airfix: Le Lysander et les Auster. Ayant gagné le premier je fis ainsi mes premières armes sur la table du salon. Le plaisir que j'en avais retiré est resté d'autant que déjà j'étais passionné par l'histoire de la Guerre, que mon père avait faite, et plus particulièrement de celle qui s'était déroulée dans les airs. Le Dimanche nous allions avec mon grand-père en 4CV jusqu'à Maison Blanche et là nous assistions à l'envol des DC3 et autres Bréguéts Deux-ponts. Comme c'était quand même la guerre, il nous arrivait d'aller à Blida ou à Reghaia voir les avions militaires. En 62 nous sommes arrivés à Marseille et là, dans les magasins il y avait des sachets d'avions inconnus, mais heureusement rapace et Battler Britton étaient là pour parfaire notre éducation aéronautique! Le tournant fut la découverte du Camouflage Air Club de Paul Camélio avec les réunions du lundi, après le Lycée et le passage obligé rue Jean Roques! Le club était abonné aux revues comme Airfix magasine, Scale modeler et nous rêvions devant ces réalisations d'outre atlantique ou déjà, nous étions en 69, certains utilisaient l'aérographe. De fréquenter des gens comme Jean Liron, Pierre Cortet, Jean François Muller faisait que l'émulation et le sérieux jouaient à fond! Je pense que ces années là ont été un excellent apprentissage de rigueur et de recherche, aussi ce que j'aime dans les maquettes c'est que la marge de progression est illimitée, mais aussi qu'elles permettent de relier la passion de l'histoire avec sa représentation tri dimensionnelle. A 60 ans j'ai toujours autant de plaisir à ouvrir une boite, à allumer ma lampe et à oublier le temps. Bien à vous.

Bonsoir les potes,
Je vous reconnais bien tous dans chacun de vos propos qui sont aussi les raisons qui me poussent à vous apprécier en tant que maquettiste mais aussi en tant qu'individu.
Pour ma part, un grand-père mécanicien volant sur hydravion(que j'ai peu connu mais qui aura eu une influence après coup), la découverte de la maquette avec un Me 110 au 1/72, puis les achats mensuels d'Airfix et autres Heller au petit magasin d'à côté. Bien évidemment, maquettes passablement massacrées par le gamin de 10 ans que j'étais.
Un goût très prononcé pour l'histoire qui a débuté au collège (quand vous êtes petit, gros, à lunettes, vous passez vos récrés à la bibliothèque... ).
Je vous rassure, depuis j'ai beaucoup changé.
Aujourd'hui, je retrouve dans la maquette ce subtil mélange avion et histoire (et là, je rejoins Xan sur le devoir de mémoire) mais aussi la satisfaction de créer un objet qui, j'ai la prétention d'y croire, contiendra une touche artistique.
A l'instar de Jean, je me sens en dehors du temps et de ce monde, assis à ma table sous la lampe. A ceci près que j'ai mon lecteur MP3 sur les oreilles (régulièrement rechargé en nouveautés sur Jamendo, site que je recommande vivement) et une tasse de thé à ma portée.
Voilà pour ma confession...
Amicalement.
Alain.

Bonjour à tous,

Jean a évoqué l'aspect tridimensionnel des maquettes : c'est cela qui m'a fait m'y intéresser étant petit (j'ai débuté comme la plupart d'entre vous vers 9-10 ans), car je pouvais regarder l'avion sous tous les angles possibles. Je ne crois pas être un vrai maquettiste, car ce n'est pas la maquette en soi qui m'attire. J'aime les avions avant tout.

J'aime aussi l'histoire, j'exerce une profession liée à l'histoire et aux documents qui permettent de l'écrire (je suis archiviste), et cela me pousse à rechercher les détails : ceux concernant l'avion bien sûr, mais aussi ceux ayant rapport au contexte qui l'entoure. Je m'intéresse beaucoup également, comme vous, à l'aspect humain et mes modèles sont autant d'hommages aux pilotes et aux mécaniciens qui ont oeuvré sur les vrais avions...

Pour résumer, je trouve que le maquettisme me permet de conjuguer mon goût pour l'histoire et celui pour les avions, l'émotion que provoquent en moi les témoignages d'abnégation, de courage et de passion de ces pilotes, qu'ils soient militaires ou civils, l'activité manuelle, le soin et la précision que demande cette discipline, et comme le dit Alain la touche artistique que j'admire dans les montages de maquettistes de talent comme vous. Pour moi qui ne suis encore qu'un débutant, cet aspect est très motivant.

Lorsque tout cela est réuni, je vis un moment très fort ! Parfois, je suis déçu... C'est le cas actuellement où mon hommage à Jean Maridor - pourtant la motivation première de mon retour au maquettisme - tourne au pensum, simplement parce que le Spitfire est un avion pour lequel je ne ressens rien...

Pascal

C'est un effet normal lorsque l'on se met à vouloir joindre l'utile à l'agréable. Si tout était simple et marche comme sur des roulettes, ou serait alors la joie de chercher l'amélioration, le détail, l'authenticité? Pour faire un peu de philosophie, la maquette c'est comme chercher Dieu, la perfection n'existe pas, seule la créativité est perfectible, et, au fond c'est bien ça le moteur! La créativité. Lorsque la maquette est achevée, elle devient un nid à poussière dans le meilleur des cas sous vitrine, et aussitôt, notre esprit se met en quête d'un nouveau challenge , d'une autre histoire à raconter. Maintenant, il est aussi très enrichissant de partager sans restriction les techniques les informations et les acquis qui ont demandé des décennies de recherche à une époque ou il n'y avait rien de disponible, surtout lorsque l'on habitait en province. C'est un peu comme la guitare aujourd'hui: il y a trente et quelques années, je déchiffrais d'oreille les morceaux de picking en réduisant la vitesse du tourne disque à 16 tours! Aujourd'hui on achète sa leçon sur le net et le morceau est décomposé main droite main gauche, même plus de CD à stocker puisque c'est stocké dans le disque dur!
Continuons donc dans cette voie d'échange et de fraternité, elle ne peut pas nous faire de mal, au contraire!

Comment je suis tombé dedans ? je ne me souviens plus.
pré ado j'étais déjà passionné d'histoire contemporaine et particulièrement de la période 1930 - 45, passionné aussi par la seconde guerre mondiale et ses pilotes qui étaient pour moi de vrai héros.
la maquette... j'ai touché la première vers deux ans et demi en faisant des combats aérien avec 2 kits de mon oncle... Combat peu victorieux puisque les chasseurs se sont écrasé (cassés) et moi la joue et les fesses plus que rouges...
Mon premier kit monté je devais avoir 6 ans et c'était du matchbox acheté à la mercerie du coin, puis des airfix et heller achetés à l'époque au Mamouth (ex carrefour)
c'est d’ailleurs curieux, je n'ai aucun souvenirs de la marque frog.

Très vite, ce qui m'a passionné avant l'historique était l'appréhension de la conception de ces engins volant et l'ingéniosité de leurs concepteurs, puis le design et surtout la peinture que je considère comme de l'art même si elle s’applique à des jouets

Ma démarche a peu évoluée aujourd'hui, sinon que c'est l'apprentissage continuel de nouvelles techniques, les hommages en 3D rendus à ces objets aux design sensuels et donc aérodynamiques... et un besoin perpétuel de perfectionnement dans les techniques de peinture que je transfère à d'autres activités plus lucratives.

enfin, et je crois que c'est la cerise sur le gâteau, l'occupation de mes mains qui me permet de réfléchir sereinement, voir méditer...

Par contre, ce qui me gave au plus haut point sont les indispensables séances de ponçage et masticage...

voilà ma petite contribution à ce topic

ad

Bonjour-soir à tous.

A mon tour, donc, de jeter mon grain de sel.
Pourquoi la maquette ? Probablement par frustration. N'ayant pu devenir pilote de chasse, n'osant pas (bêtement) tenter de le devenir à titre privé, je me suis rabattu sur ces petits bouts de plastique, voire de résine.
A vrai dire, je n'en sais trop rien.
L'hommage n'est pas l'origine, même si, finalement, une fois monté un kit peut raconter l'Histoire. C'est un peu le cas avec ma série (à peine débutée) d'avions suédois.
L'esthétisme : oui. Je ne reviens pas sur l'aspect tridimensionnel, que je partage entièrement. Voir "son" avion sous tous les angles et admirer ses formes, chercher pourquoi il est ainsi et pas autrement. Imaginer le travail de réflexion des ingénieurs et des utilisateurs qui l'ont conçu.
Et puis le montage lui-même : assembler ces morceaux de matières diverses pour se rapprocher du vrai. Je n'ai aucune aversion contre le mastico-ponçage. Bien au contraire : c'est voir naître des formes lisses (au 1/72 un avion est vraiment très lisse), ces courbes harmonieuses (Cf. les Caudron de tous poils). Il m'arrive de redevenir un gamin de 10 ans en simulant le vol et le bruit de l'avion et de rêver être dedans...
C'est aussi ce rapport ambivalent avec le temps. Je sais qu'il m'en manquera pour accomplir tous mes projets. Pourtant, pendant mes séances, j'oublie le temps qui passe et oublie même tout le reste. C'est une sorte de thérapie. J'en oublie de fumer !! Comme quoi, le maquettisme pourrait être remboursé par la Sécu !!
Je ne suis pas un fondu de l'exactitude absolue. J'essaie avec mes maigres moyens d'améliorer ce que je peux et ce que je veux bien.
Ce qui m'embête c'est la peinture. Je suis peut-être sculpteur, mais pas peintre. C'est art m'est un peu trop étranger et je ne suis jamais satisfait du résultat. Je m'y suis résigné, même si je crois progresser peu à peu (c'est peu visible, mais si vous voyiez mes premiers kits...).

Très bon sujet qui permet de réfléchir sur soi-même et de partager sa perception de ce hobby.

@ +

Olivier

Bonsoir à tous,

Pour ma part le virus de la maquette a commencé à l'age de 10 ans environ. Mon frère âgé 15 ans me collait mes petits avions, généralement des "1/72" de Heller. Mais j'en avais assez de ne rien voir à travers les vitrages, mon frère usant du tube de colle plus que nécessaire.
Un samedi, il est rentré de la ville avec un JU 87 au 1/48 de Monogram . Je lui ai tellement cassé les pieds qu'il a accepté de me le revendre et le dimanche midi il était terminé... bien sur sans aucune peinture mais aussi avec très peu de colle sur les vitres... j'en était très fier

Cela fait 36 ans maintenant et je ne me suis pas arrêté ....
Pour moi c'est un bon moyen d'évasion et malgré tout de calme.

Je travaille dans l'aéronautique et dès que je peux, je monte des avions... ma période préférée est la fin de la deuxième guerre du voté Allemand et plus particulièrement le Fw190D. Mais depuis peu, j'ai réussi à me désintoxiquer et j'ai débuté une nouvelle aventure... Wingnut Wings et je dois dire que cela me plait bien pour le moment. Tous ces montage vus dans la presse ou les forums m'ont fait craquer. Le travail de peinture pour imiter le bois est un challenge que je voulais relever.

Voilà, merci encore et à bientôt